Le dimanche 21 février 2021 prochain, le peuple nigérien est encore appelé aux urnes pour départager les deux candidats venus en tête après le premier tour. Il s’agit de Mohamed BAZOUM membre de Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), accrédité de 39,3% de voix et de Mahamane OUSMANE de la Convention Démocratique et Sociale (CDS), accrédité quant à lui de seulement 17% de voix au premier tour

On se souvient bien de ce qui s’est passé en République de Guinée en 2010 lorsque le Candidat Alpha Condé qui a obtenu 18% au premier tour renverse la situation en battant son adversaire Cellou Dalein Diallo qui est sorti des urnes avec 44% de voix. Peut-on s’attendre au renversement de la situation en République du Niger le dimanche prochain si la Commission électorale joue impartialement son rôle ? Pour cela nous allons faire des analyses basés sur des points suivant :

1. Appartenance communautaire

Il est sans dire que le vote en Afrique restera communautaire aussi longtemps que la démocratie de façade que l’occident nous impose durera.

Pour le cas du Niger, à l’analyse de l’origine communautaire des deux candidats, Mahamane Ousmane est plus favorisé parce qu’il est issu de le plus grand groupe ethnique, les Haoussa qui représentent 47% de la Population nigérienne. Par contre, son adversaire est Arabe une minorité qui n’atteint pas 5% de la population.

1. Expérience

Sur le plan expérience, il serait ridicule de comparer les deux candidats, car c’est au moment que l’homme du CDS rentrait au pays après ses études en économie monétaire et financière en France et au Canada que Mohamed Bazoum obtint son Baccalauréat et se préparait à aller étudier à Dakar.

Sur l’expérience politique, précisons que Mahamane Ousmane a été fondateur d’un parti politique, président de la République alors que son adversaire a évolué à l’ombre de son mentor Mahamadou Issoufou.

1. Ralliements

Il est très important de préciser que les ralliements n’influent pas de façon mathématique sur le résultat final. En 2010, en Guinée, Cellou Dalein Diallo avec 44% de voix a reçu le ralliement du troisième qui avait 15% de voix et d’autres candidats malheureux. Malgré ces avantages, le candidat Alpha Condé accrédité de 18% de voix l’a détrôné au deuxième tour.

En effet, le candidat de PNDS, a reçu le soutien de Seyni Oumarou, le candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), qui est arrivé troisième avec 9% des voix. Et de Albadé Abouba, du Mouvement patriotique pour la République (MPR), qui est arrivé quatrième avec 7% des voix. En somme 55% de voix seraient son gain dans les intentions de vote

Par contre Mahamane Ousmane, a reçu le soutien de Hama Amadou de Hama Amadou de Moden Fa Lumana, un homme politique dont le poids reste insondable. Il fut Directeur de Cabinet du Président Seyni Kountché issu de l’ethnie Zerma, et de Ibrahim Yacouba de MPN Kishiin Kassa, arrivé en cinquième position (5,38%).

Après ces trois points essentiels il est très important à préciser sans se tromper qu’un seul homme politique pourra faire balancer le résultat de l’élection du 20 février prochain. Cet homme reste pour le moment Hama Amadou.

A la fin de ce point de vue de notre rédaction, il nous revient de préciser que Mohamed Bazoum n’a qu’un seul avantage et c’est un avantage de poids : La commission électorale composée majoritairement des membres du PNDS, le parti du Président sortant. Si cette commission électorale joue effectivement le jeu de la neutralité et d’impartialité, Mahamane Ousmane sera dans les prochains jours Alpha Condé du Niger.

La Rédaction